Dans cet article, nous allons parler de secrets de la longévité en rendant visite aux habitants de l’archipel d’Okinawa au Japon. Le monde est fasciné par ces habitants, désireux de comprendre les secrets de leur longévité à toutes épreuves.
La sagesse de ces maîtres japonais nous viendrait-elle d’abord de leur position géographique? Explorons ensemble ce qui procure santé et longévité à ces êtres humains d’exception. Peut-être un bon exemple à suivre?
Positionnement et régime alimentaire
Au Japon, un rapport du ministère de la Santé révèle qu’en 2022, le nombre de centenaires a atteint un sommet sans précédent : plus de 90 000 personnes ont franchi le cap des 100 ans, soit environ 4 000 de plus qu’en 2021. Cette concentration de centenaires est particulièrement élevée dans le sud-ouest du pays, notamment dans l’archipel d’Okinawa. Diverses recherches sur cette longévité remarquable montrent que même les personnes très âgées – souvent appelées « les immortels » – conservent un corps et un esprit vigoureux. Ce phénomène s’explique en grande partie par une conjonction de facteurs bénéfiques : un environnement préservé, un mode de vie centré sur le bien-être, et des pratiques alimentaires spécifiques.
La position géographique de l’archipel, semblable à celle des pays méditerranéens avec son climat chaud et son environnement insulaire, pourrait être une des clés de cette longévité exceptionnelle. De la même manière, la Grèce et la Sardaigne abritent deux des cinq zones bleues, ces régions du monde célèbres pour la longévité de leurs habitants. Cette position géographique pourrait expliquer les similitudes dans les régimes alimentaires de ces différentes régions.
Des régimes équilibrés
Contrairement au régime d’Okinawa, le régime crétois se caractérise par un équilibre nutritionnel entre ses principaux composants, tels que les fruits, les légumes et les céréales complètes. Il privilégie la consommation de végétaux, ainsi que la diversité et la saisonnalité des aliments, tout en réduisant la viande rouge, les sucres et les graisses saturées. C’est un peu comme notre recette saine du miam au fruit.
Et contrairement à une croyance populaire, ce régime alimentaire n’a pas pour objectif principal la perte de poids, bien qu’il puisse y contribuer. Il est reconnu scientifiquement pour améliorer la qualité de vie de ceux qui l’adoptent, avec des effets positifs similaires: une réduction des maladies chroniques, cardiovasculaires et dégénératives, et une espérance de vie bien supérieure à la moyenne mondiale.
Les secrets de la longévité dans l’assiette
Les centenaires d’Okinawa bénéficient d’une santé robuste et d’un bien-être éclatant, fruit d’un ensemble de facteurs génétiques, psychosociaux et environnementaux, qui découlent d’un mode de vie enraciné dans une philosophie particulière: le nuchigusui, littéralement traduit par « médecine de la vie ».
Leur préoccupation principale réside dans ce qu’ils apportent à leur corps et à leur esprit. Ils adoptent une approche modérée en matière d’alimentation, suivant un régime hypocalorique qui se distingue par sa faible teneur en graisses et sa richesse en nutriments.
Un régime toutefois différent de celui du Japon
Bien que partageant des similitudes avec la cuisine japonaise globale, la cuisine d’Okinawa se distingue par plusieurs caractéristiques. Axés rigoureusement sur l’équilibre nutritionnel et le maintien de la saveur, de nombreux plats traditionnels à base de fruits de mer et de poissons sont concoctés dans des bouillons de soupe, appelés dashis, préparés à partir d’algues marines telles que le konbu, le wakame et le mozuku. Les algues marines, ingrédients fondamentaux de la cuisine japonaise, sont vivement recommandées pour leur saveur intense et leur faible teneur en sodium. La consommation de viande reste modérée, réservée généralement aux occasions spéciales. Le porc, en raison de son coût abordable, est privilégié, bien que sa viande grasse nécessite une cuisson lente pour en extraire le gras tout en conservant sa tendresse et son goût distinctif.
Dans la cuisine quotidienne, la vedette des secrets de la longévité revient aux légumes frais, aux fruits juteux et aux légumineuses, telles que les graines de soja, ainsi qu’à la patate douce, qui occupe une place aussi centrale pour les Okinawaiens tout comme que le pain pour les Français. Avec un indice glycémique très bas, elle peut être dégustée sans restriction. Cependant, la modération reste de mise dans l’archipel, où la pratique du hara hachi bu prévaut, invitant à cesser de manger dès que la sensation de satiété se fait sentir.
Mouvements, récoltes, et aliments naturels au premier plan
D’autres éléments indispensables dans le régime quotidien de cette région insulaire incluent les légumes verts, le soja et le tofu, réputés pour leur contribution à la santé cardiovasculaire et à l’équilibre intestinal, ainsi que la salade, reconnue pour ses vertus protectrices contre les troubles cognitifs. Ces produits sont cultivés localement, permettant ainsi aux Okinawaiens de jouir à la fois d’une alimentation saine et d’une activité physique régulière en plein air.
Dans les champs et les jardins potagers, on trouve une variété de cultures, notamment le goya (un concombre amer), le shikuwasa (un agrume local), la canne à sucre (la culture la plus répandue dans l’archipel), l’acérola (un fruit des Caraïbes), le konjac, le curcuma d’Okinawa (connu sous le nom de « curcuma printanier »), ainsi que le moringa, un petit arbre originaire de l’Inde, vanté pour ses 90 nutriments bénéfiques pour les fonctions vitales du corps humain.
Santé psychique, physique et bien-être moral sont des incontournables
Dans les récentes recherches menées dans les cinq zones bleues répertoriées à travers le globe, il est suggéré que l’adoption d’un objectif de vie, d’une raison de se lever chaque jour (pouvant être une activité intellectuelle, artistique, physique, ou même la responsabilité envers un animal) engendre un sentiment de bien-être, réduit le stress, prolonge la durée de vie et améliore sa qualité. Et c’est justement ce qu’on appelle l’ikigai, traduit littéralement par « la raison d’être », que les Okinawaiens mettent en pratique.
À Okinawa, la réputation de rigueur associée au Japon est vécue avec une flexibilité plus grande: « Ce qui n’est pas accompli maintenant le sera plus tard. » De plus, la bienveillance et l’attention envers autrui sont des piliers dans la vie quotidienne, que ce soit au sein des familles, des cercles d’amis ou dans le voisinage. Avoir un moai (un groupe social favorisant les liens sociaux, familiaux ou amicaux) est crucial et contribue à l’équilibre et au bonheur de tous. Autrement dit, peu importe l’âge, l’état de santé ou la situation familiale, aucun habitant de l’archipel n’est véritablement seul ; en cas de besoin, il peut compter sur le soutien de sa communauté, tout comme il la soutient en retour.
Une approche spirituelle de la vie
La dimension spirituelle occupe une place de choix dans la vie quotidienne des Okinawaiens, s’inscrivant dans la tradition japonaise du Shintô tout en incorporant des pratiques chamaniques locales. Ces rituels sont généralement dirigés par des femmes prêtresses, qui ont hérité de leur statut de manière directe ou indirecte, selon une lignée familiale. Leur conviction repose sur l’idée que le lien avec le surnaturel leur est intrinsèque. Ainsi, elles sont responsables de la communication avec les divinités, pratiquant la prière et la méditation devant de modestes autels érigés en pleine nature, que ce soit une simple cabane ou un amas de pierres au pied d’une colline, ou encore au bord de l’eau.
De plus, une croyance en la perpétuité de la vie après la mort et en une force spirituelle qui transcende les deux plans de l’existence maintient un lien étroit avec les êtres chers décédés. Il est courant de leur rendre visite et de converser avec eux comme s’ils étaient présents physiquement. Ces moments contribuent à la réputation de positivité et de bonheur qui caractérise les habitants d’Okinawa.
Est-ce là une clé de plus des secrets de la longévité exceptionnelle de ces habitants ?
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