Cet article fait directement référence au chapitre 9 du Livre de Kevin Trudeau sur les étiquettes d’ingrédients.
Les aliments vendus en supermarchés ne sont généralement pas si géniaux que ça. Bien que bénéficiant d’un marketing de pointe, les produits alimentaires sont loin d’être bons pour la santé, surtout lorsqu’ils sont préparés, transformés ou fabriqués.
Dans cet article nous allons en profiter pour clarifier ce qu’on trouve sur les étiquettes d’ingrédients, et entrevoir le cas d’un sirop d’érable et d’un cordon bleu pour mettre en évidence un aspect où les industries alimentaires sont reines : le marketing !
Un sirop d’érable pas si « érable » que ça
Vu le titre sur la bouteille, on s’attend à avoir du sirop d’érable. Bon ok, c’est en anglais mais n’en faites surtout pas une excuse car c’est votre santé qui en pâtirait.
C’est en Thailande que je suis tombé sur ce genre de bouteilles. Même si vous ne comprenez pas l’anglais, quand on voyage, on est confronté à la barrière de la langue, et il est important de trouver un moyen de traduire sur place (google translate en mode hors ligne par exemple). Pourquoi ?
Parce que si vous ne panez rien à l’anglais, 2 choses vont attirer votre œil :
- le mot « syrup » que vous pouvez à peu près comprendre, et le mot « maple », éventuellement si vous l’avez déjà entendu pour désigner ce sirop qu’on met sur des pancakes…
- et les pancakes justement, qui vous aident à vous « rappeler » ce que cette bouteille peut bien contenir.
Du coup, à ce stade, avec l’image et le mot syrup, vous comprenez qu’il s’agit surement de sirop d’érable, ou éventuellement d’agave, et qu’on peut mettre le tout sur ses pancakes.
Sauf que…
Vous n’avez peut-être pas remarqué à première vue, mais entre les mots MAPLE et SYRUP, il est écrit en petit « flavoured ». Ce qui signifie quand on considère tous les mots : « Sirop au goût d’érable« .
C’est un petit mot, qui parfois sera même absent, difficile à traduire pour ceux qui ne parlent pas anglais, mais qui fait toute la différence. Jetons un œil aux étiquettes d’ingrédients maintenant…
Voici la liste des ingrédients:
- Sucre de canne pur partiellement inversé en Fructose et Glucose : Beurk ! Au final, on ne sait même pas ce que c’est, mais c’est suffisamment chimiquement transformé pour que ce ne soit pas sain à mettre dans l’estomac.
- Eau, Sel : bon, de l’eau pour rallonger, et du sel dans un produit sucré… Pourquoi pas…
- Régulateur d’acidité : donc là, on sait pas ce que c’est, mais c’est sûr que c’est chimique.
- Un agent anti mousse : pareil…
- Arôme d’érable : ahhh enfin, voilà le goût. Là aussi, on a aucune idée de comment ça a été fabriqué…
On peut aussi se demander, pourquoi dans les magasins bio, ils arrivent à faire des sirop 100% érable, sans rien d’autre, et sans que ça fasse de la mousse…
Tout ça pour dire que dans ce produit que l’on croit être un sirop d’érable, il n’y a probablement pas d’érable du tout, et tout le reste est chimique. Typiquement, votre palais pourrait aimer (encore que…) mais votre corps ne va pas aimer, c’est certain !
Alors si vous ne voulez pas mettre n’importe quoi dans votre corps, lisez les étiquettes d’ingrédients.
Un cordon bleu qui vont prend pour une quiche
L’exemple suivant va nous permettre de noter 2 autres aspects du marketing. Voyez plutôt cette image:
Sur cet emballage soigneusement préparé, on peut voir 3 choses qui donnent envie d’acheter (si on aime le cordon bleu évidemment) :
- Escalope 100% filet : qu’on ne voit pas trop, certes, mais qui peut faire une différence.
- SANS huile de palme et sel nitrité : c’est la grande supercherie de ce « marketing », on y revient dans un instant.
- Et enfin, le nutri-score… on y revient aussi.
Il est d’usage de penser que lorsque c’est écrit 100% filet, on aura un beau filet de poulet à l’intérieur de la panure chimique. Eh bien détrompez-vous, 100% filet veut juste dire ce que ça dit. C’est à dire qu’au lieu de récupérer tous les abats de poulets, os, organes, etc. et de les compresser pour en faire une sorte de steak (comme les nuggets de MacDo), ici ils récupèrent que les restes de filets (ce qui est déjà mieux je vous l’accorde), qu’ils compressent, injectent de l’eau pour en faire plus et voilà ! Le beau filet du cordon bleu. Il vous faudra donc lire les étiquettes d’ingrédients ou le couper (après l’avoir acheté) pour voir si c’est un vrai filet coupé, ou un amalgame de filets recomposés.
Venons-en à l’arnaque mentale du siècle : SANS huile de palme, ou SANS nitrite. J’ai appris récemment qu’en fait, même sur des produits où ils n’ont jamais mis ni d’huile de palme ni de nitrite, ils vont quand même apposé cette indication, car c’est vrai le produit en contient pas (à priori). Quel effet cela a-t-il sur nos petits cerveaux à votre avis ? Wouhhhaaa ils ont même fait l’effort de retirer l’huile de palme et les nitrites, tout ça parce qu’ils sont soucieux de notre santé ! Je vais prendre ce produit là, alors ! Eh bien, ils n’ont juste rien changé, ils l’ont apposé parce que… ça fait bien !
En enfin le nutri-score…
Alors, le nutri-score, c’est quoi ?
Voilà ce qu’en disent les sources « officielles » (par officielles, je n’y met aucune notion de véracité ou de qualité, juste le fait que ça vient de notre gouvernequiment)
Donc le nutri-score, c’est :
- Un logo apposé en face avant des emballages qui informe sur la qualité nutritionnelle des produits sous une forme simplifiée et complémentaire à la déclaration nutritionnelle obligatoire (fixée par la réglementation européenne)
- Basé sur une échelle de 5 couleurs : du vert foncé au orange foncé
- Associé à des lettres allant de A à E pour optimiser son accessibilité et sa compréhension par le consommateur
Comment est-il attribué ?
Toujours selon les sources officielles, le logo est attribué sur la base d’un score prenant en compte pour 100 gr ou 100 mL de produit, la teneur :
- en nutriments et aliments à favoriser (fibres, protéines, fruits, légumes, légumineuses, fruits à coques, huile de colza, de noix et d’olive),
- et en nutriments à limiter (énergie, acides gras saturés, sucres, sel).
Après calcul, le score obtenu par un produit permet de lui attribuer une lettre et une couleur.
Mais… (selon moi)
Ok, donc le nutri-score a l’air d’être un score qui établi que plus le score est proche de A, plus on mange équilibré et sainement. Plus on s’éloigne de A, plus c’est déséquilibré. Ok jusque là, mais…
Premièrement, il m’intéresserait de savoir qui a défini ce que veut dire manger équilibré… et pour qui ? Nous sommes tous différents avec des besoins différents. À ce stade je n’ai pas trouvé d’informations claires à ce sujet…
Deuxièmement, personne ne parle de la qualité des ingrédients. Si on revient sur notre cordon bleu, qui a un nutri-score plutôt bon, personne ne parle de la viande recomposée, de l’eau qui y est injectée pour être plus rentable, sans compter qu’il s’agit surement de reste de viandes inutilisable pour rentabiliser encore plus la chaine de production. Il y a surement beaucoup de farine blanche raffinée, mais dixit notre gouvernement, ça reste équilibré et sain.
Je vous recommande donc de vous faire votre propre avis, mais ne soyez pas trop en hâte de préférer un produit parce qu’il a un bon nutri-score. Typiquement, une pomme aurait un mauvais nutri-score car pas assez équilibré, mais le cordon bleu de rêve lui se voit attribuer un A. À vous de voir ce qui vous semble le plus sain à avaler.
En tout cas, le nutri-score ne défini en rien la qualité d’un produit.
Pour en savoir d’avantage sur ce que pense Kevin Trudeau des étiquettes d’ingrédients, rendez-vous dans un prochain article à suivre.
Extrait du livre – Chapitre 9 : comment lire les étiquettes d’ingrédients
L’extrait du livre concernant les étiquettes d’ingrédients selon Kevin Trudeau est disponible en cliquant ici.